mardi 25 octobre 2011

I-La situation géopolitique du Sénégal avant les indépendances à nos jours

6-Les débuts du xxie siècle à nos jours

Porté par son slogan sopi (changement en wolof), l'opposant de longue date Abdoulaye Wade, chef de file du Parti démocratique sénégalais, remporte l'élection présidentielle du 19 mars 2000, avec 58,5% des suffrages au second tour, devant le président sortant Abdou Diouf. Le 9 décembre 2000 le Sénat et le Conseil économique et social sont supprimés.
En 2001 une nouvelle constitution réduit le mandat présidentiel de 7 à 5 ans. L'Assemblée nationale – au sein de laquelle le Parti socialiste est majoritaire – est dissoute le 5 février 2001. 25 formations politiques sont autorisées à participer aux élections législatives anticipées. Pour la première fois au Sénégal, un parti écologiste, Les Verts, entre en lice dans une consultation électorale, mais n'obtient aucun siège.
Suite à la démission de Moustapha Niasse, la juriste Mame Madior Boye est la première femme à occuper les fonctions de Premier ministre dans le pays, du 3 mars 2001 au 4 novembre 2002. Les élections législatives du 12 mai 2001 voient la victoire de la coalition Sopi proche du président Wade, ce qui permet à 9 nouveaux ministres d'entrer au gouvernement, renforçant ainsi le poids du PDS. Quelques jours plus tard, 10 partis d'opposition s'unissent pour créer un « Cadre permanent de concertation » (CPC). Le 25 août 2001 25 partis créent cette fois une structure de soutien à l'action du président Wade : « Convergence des actions autour du Président en perspective du 21e siècle » (CPC). Le 15 février 2002 la création d'une Commission électorale nationale autonome (CENA) est décidée, en remplacement de l'Observatoire national des élections (ONEL). Elle prendra ses fonctions en 2005.
Monument dédié aux victimes du Joola à Ziguinchor
Le 26 septembre 2002 le Sénégal vit une tragédie nationale avec le naufrage du Joola, le ferry qui reliait Dakar à Ziguinchor en Casamance. Plus de 1 800 passagers y perdent la vie. Les négligences constatées suscitent un forte rancœur à l’égard des pouvoirs publics. La région, déjà affectée par son enclavement, perd sa liaison maritime pendant trois ans et l'île de Karabane, ancienne escale, ne peut plus compter que sur les pirogues.
Ce drame n'est pas sans conséquences sur la carrière de Mame Madior Boye qui est remplacée par Idrissa Seck, maire de Thiès et numéro deux du Parti démocratique sénégalais (PDS). Seck sera Premier ministre du 4 novembre 2002 au 21 avril 2004. Son ministre de l'Intérieur Macky Sall lui succède lorsqu'il tombe en disgrâce en raison de ses responsabilités dans la gestion des chantiers de Thiès et peut-être de ses ambitions nationales.
Abdoulaye Wade est facilement réélu lors de l’élection présidentielle de 2007, et malgré le mot d'ordre de boycott de l'opposition lors des élections législatives consécutives, il dispose d’une majorité écrasante à l'Assemblée nationale et au Sénat, rétabli en début d'année.
Le président Wade (deuxième à droite) au sommet du G8 en 2007
Le Président mène une politique libérale ouvertement revendiquée qui donne certains résultats. En effet le Sénégal devient une terre d’élection pour les investisseurs d’Europe, mais aussi des émirats du Golfe – c'est le cas de Dubaï Ports World qui enlève l’exploitation du port de Dakar –, du Brésil, de Chine, d’Iran ou d’Inde – par exemple avec le géant mondial de la sidérurgie, Arcelor Mittal. Abdoulaye Wade appelle également à la création d’États-Unis d’Afrique et de grands travaux d’infrastructures ont été lancés en vue du 11e sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui s’est tenu à Dakar en mars 2008.
Mais la politique gouvernementale essuie aussi des revers, comme l’inexorable recul du secteur agricole (arachide, coton…), l’effondrement de l’industrie chimique en 2006, le développement insuffisant du secteur tertiaire ou l’engorgement persistant de la capitale. Le pays reste très dépendant de l’aide extérieure, notamment des subsides envoyés par l’importante diaspora sénégalaise. Le ralentissement de la croissance et un taux de chômage élevé poussent bien des jeunes Sénégalais à l’émigration, parfois au péril de leur vie. L’augmentation du coût de la vie, notamment liée à la hausse des cours du pétrole, suscite des manifestations de rue en novembre 2007.
Beaucoup dénoncent aussi une dérive autoritaire du pouvoir, – guère tempérée par un Premier ministre généralement présenté avant tout comme un technocrate, Cheikh Hadjibou Soumaré –, et qui laisse une marge de manœuvre réduite à l’opposition, ainsi qu’aux médias, pour la plupart solidaires de l’action présidentielle. La question de la future succession d’Abdoulaye Wade, réélu à 80 ans, apparaît en filigrane dans le débat politique actuel, alimenté notamment par les spéculations sur les intentions de son fils Karim Wade.
Lors des élections locales du 22 mars 2009, le PDS, parti au pouvoir, essuie un sérieux revers dans la plupart des grandes villes dont Dakar convoité par Karim Wade, au profit de la coalition d'opposition Bennoo Siggil Senegaal. Après la démission de Cheikh Hadjibou Soumaré le 30 avril 2009, Souleymane Ndéné Ndiaye est nommé Premier ministre.

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