mardi 25 octobre 2011

I-La situation géopolitique du Sénégal avant les indépendances à nos jours

2-L'hégémonie du Parti socialiste sénégalais

Le 11 décembre 1962, Mamadou Dia, alors premier ministre du Sénégal, est arrêté et emprisonné pour avoir préparé un coup d’État. Le 7 mars 1963 une nouvelle constitution est adoptée par référendum, instaurant un régime présidentiel qui attribue tous les pouvoirs au chef de l’État et fait la part belle à l’UPS, le parti dominant, voire unique.
Le Sénégal s’engage peu à peu dans la voie de l’économie mixte et joue un rôle significatif dans le domaine diplomatique, notamment en négociant avec l’Afrique du Sud. Organisé à Dakar en 1966 à l'initiative du chef de l'État de l'époque, le président Senghor, le premier Festival mondial des arts nègres affirme pour la première fois la négritude de façon solennelle et festive.
Le 14 juin 1966, l'UPS – le parti du pouvoir – fusionne avec le Parti du rassemblement africain (PRA), alors seul parti d'opposition légal. Une nouvelle révision de la constitution est effectuée le 20 juin 1967.
Senghor est réélu le 25 février 1968 (personne ne s'était présenté contre lui). La situation est similaire pour les élections législatives où seul une liste se présente, celle de l’UPS. Néanmoins, la situation économique est mauvaise et des troubles sociaux éclatent, notamment à l’Université, dans la mouvance de mai 68. Un mot d’ordre de grève générale est même lancé, mais le gouvernement parvient à enrayer le mouvement. Les étudiants se remettent en grève en avril-juin 1969. L'état d'urgence est proclamé le 11 juin et Senghor prend conscience de la nécessité de démocratiser le pays. La révision constitutionnelle du 26 février 1970 met en place un régime présidentiel plus modéré et crée un poste de Premier ministre qui est confié à Abdou Diouf. La sécheresse de 1972 provoque de nouveaux troubles sociaux, et l’agitation augmente fortement dans les milieux scolaire et universitaire. Cependant, Senghor remporte l’élection présidentiel du 28 janvier 1973 avec 97% des suffrages et Abdou Diouf reste Premier ministre. En juillet 1974 la fondation du Parti démocratique sénégalais (PDS) est autorisé. Son dirigeant est Abdoulaye Wade. De plus, plusieurs prisonniers politiques, dont Majhemout Diop, sont libérés.
La révision constitutionnelle de 1976 n'autorise que trois partis politiques, nécessairement rattachés à l’une des trois idéologies suivantes : démocratie libérale, démocratie socialiste,communisme ou marxisme-léninisme, et, selon le modèle américain, désigne le Premier ministre comme successeur du Président en cas de défection de celui-ci. Les autres partis existants luttent pour obtenir leur reconnaissance officielle. Le 26 février 1978 Senghor est réellu pour la cinquième fois avec 82,5% des voix. Son parti, l’UPS qui après son adhésion à l’Internationale socialiste est devenu le Parti socialiste (PS), l’emporte avec un score comparable devant le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Abdoulaye Wade. Le troisième parti, le Parti africain de l'indépendance (PAI), conduit par Majhemout Diop, n’obtient aucun siège à l’Assemblée nationale. Abdou Diouf demeure premier ministre.
La Constitution est modifiée une sixième fois le 28 décembre 1978. Aux côtés du français, langue officielle, six langues nationales sont désormais reconnues : le diola, le malinké, le poular, le sérère, le soninké et le wolof. Un quatrième parti politique est autorisé. le Mouvement républicain sénégalais (MRS) de Boubacar Guèye incarne alors le courant conservateur.

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