mardi 25 octobre 2011

I-La situation géopolitique du Sénégal avant les indépendances à nos jours

4-Le conflit en Casamance

Peu enclins à la soumission, les Casamançais, le plus souvent d'origine diola, ont déjà résisté à l'islamisation, à l'esclavagisme et aux tentatives de mainmise de l'administration coloniale française. Or la promesse d'autonomie prêtée au président Senghor dans les années 1960 tarde à se concrétiser et la région, surnommée le « grenier du Sénégal », se sent plus que jamais pénalisée par son enclavement naturel – à la fois exploitée et négligée par le pouvoir central. Les tensions latentes éclatent au grand jour après le retrait de Senghor (Sérère et catholique) en 1981. Un premier incident se produit lors d'une manifestation indépendantiste à Ziguinchor le 26 décembre 1982, puis un autre, plus grave, le 6 décembre 1983, qui se solde par la mort de trois gendarmes et plusieurs blessés.
Des affrontements entre un groupe séparatiste, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), installé dans le sud de la Casamance, et les forces gouvernementales se succèdent alors pendant une vingtaine d'années, faisant plusieurs centaines de victimes au total. Des milliers de mines antipersonnel sont aussi enfouies dans le sol, entraînant l'exode des populations et l'arrêt brutal du tourisme qui avait pourtant connu un essor remarquable dans les années 1970.
Après l'échec de plusieurs cessez-le-feu en 1991, 1993 et 1999, un nouvel accord est signé à Ziguinchor le 30 décembre 2004 entre le ministre de l'Intérieur Ousmane Ngom et l'abbé Augustin Diamacoune Senghor, chef du MFDC. Celui-ci meurt deux ans plus tard, tandis que les factions rebelles continuent de s'entre-déchirer.
Dans l'intervalle le déminage et la reconstruction de la région se poursuivent et les touristes y reviennent peu à peu, mais des incidents ou des accidents continuent de se produire ponctuellement.
                                                               Mise en garde contre les mines antipersonnel à Oussouye

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